Équinoxe à l’encolure alezane scandée alentour, invasif s’il le peut dans le cercle réfléchissant les naseaux échoués d’une patelle éprise de vase.
Incandescente escarbille de la Terre approchant du Soleil, la vague et le vent ont mêlé de clameurs l’éclat candide des littoraux sableux.
Le silence est comestible avant la marée haute et les fourrages de la foudre ont multiplié par vingt-huit l’écarlate étrangeté d’une arobase.
Esquille de coque en frasque de rameaux verts, l’argousier astringent fracture la cage thoracique de l’estran pour exulter par les racines du sang.
À diverger dans les fruits côtiers l’orage est un poids ancré et l’irrésolution du ciel une giclée d’embruns arborescente d’arbrisseaux épineux.
Le cri de l’amante agenouillée sur l’artefact est d’une telle pauvreté mauve indûment fracassée par les vers tarets du désir que de l’écume en gicle.
Cheval allant à l’amble et dont la robe est d’or, longtemps les baies de son pas instable au marnage ensablé fleurit d’argousiers cinglants.
Halophyte esquissant d’hypothétiques rouleaux herbus de facturation, la salicorne naissant du schorre n’est que le prix unitaire d’un article.
À John Millington Synge, pour Riders to the Sea.
Ancré, deuxième strophe, premier vers : le qualifiant de poids (l’adjectif « stable ») devient ancré (dans ses deux fonctions grammaticales, verbale et adjective, en tant que participe passé du verbe et adjectif habillant le poids d’une qualité particulière : le poids est ancré, id est retenu par une ancre, soit le poids de l’ancre est bien assuré, pour enfoui dans le socle de l’estran), car « stable » (au sens identique à « ancré » : solidement fixé le poids, mais alors l’ellipse risquait d’égarer le sens de la qualité « poids » pour définir une carcasse solidement enfoncée, sable ou vase, ou pré salé, dans l’estran) était finalement trop redondant avec « instable » du septième et avant dernier verset ; au premier verset du deuxième quatrain j’ai donc modifié ce mot : « À diverger dans les fruits côtiers l’orage est un poids ancré et l’irrésolution du ciel une giclée d’embruns arborescente d’arbrisseaux épineux. »
En résumé, avec les os plats soudés des placements locatifs dans la pierre et le crâne humain – ou l’ischion du goéland argenté (Larus argentatus) –, désormais l’estran n’est-il qu’un code-barres ?
« Description automatique »
Arbre advenu tonneau reculottant Diogène, ainsi qu’une cage thoracique au-dessous du diaphragme, une arche arborescente embarquant l’apatride au-dessus du tumultueux océan de l’art n’est certainement pas une galerie comme une autre : entre abysse abscons et montagne éclatante, entre l’humide et le sec, n’est-elle alors qu’une cimaise itinérante immensément dévolue au recensement de nouveaux innocents ?
« Mais les griffes me manquent, mais les ailes me tombent, mais le pelage est ras et la mer est trop loin. »
Timotéo Sergoï, Les cages thoraciques.